Trois ans plus tard



Le Rwanda sera le premier pays à se prévaloir du programme canadien d'exportation de médicaments à moindre coût aux pays en développement.

Kigali a indiqué jeudi à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) qu'il comptait importer 260 000 boîtes d'Apo-Triavir, un médicament générique contre le sida fabriqué par le laboratoire pharmaceutique ontarien Apotex.

Vendredi, le Réseau juridique canadien VIH/Sida a salué cette annonce, mais a déploré la complexité du programme canadien. « Pour la première fois, le programme est proche de la réalisation de sa mission. Toutefois, même si le Rwanda et Apotex réussissent à exécuter cette commande, le Parlement doit encore simplifier ce programme pour s'assurer que ce ne sera pas la seule fois où il sera employé », a indiqué le vice-directeur de l'organisme, Richard Elliott, dans un communiqué.

Le programme d'exportation de médicaments à moindre coût a été adopté en 2004, dans le cadre de la Loi de l'engagement de Jean Chrétien envers l'Afrique. Cette loi dresse une liste de pays pauvres qui peuvent avoir accès à 46 produits pharmaceutiques qui étaient assujettis à un brevet, mais jugés essentiels par l'Organisation mondiale de la santé.

La loi n'avait toutefois jamais été appliquée jusqu'à maintenant. Selon M. Elliott, cette situation n'est pas due au fait que « les médicaments n'existent pas ou que le besoin ne s'en fait pas ressentir, mais en grande partie parce que le programme est trop compliqué ».

Dans un dossier soumis en avril au comité des Communes sur l'industrie, la science et la technologie, le Réseau juridique canadien VIH/Sida recommandait notamment que toute entreprise pharmaceutique, produisant une version générique de n'importe quel médicament breveté au Canada, puisse en faire l'exportation vers tout pays admissible en vertu de la loi.