Vaccin contre le VIH : l'injection par voie intradermique, une voie économique

Le 21 août 2007 - 16:27 | Presse Canadienne

"Ces résultats montrent que la voie intradermique est au moins aussi efficace que la voie intramusculaire", a expliqué à l'Associated Press le Pr Jean-François Delfraissy, directeur de l'ANRS. "Mais ça ne veut pas dire que le candidat vaccin de l'ANRS a passé la phase III d'efficacité. On est dans la phase II d'induction de réponse immunitaire", a-t-il précisé.

L'essai a débuté fin 2004 et 68 membres du réseau de l'ANRS "Volontaires pour un vaccin" y ont participé. Ils ont été répartis en deux groupes: le premier a reçu une injection intradermique de candidat-vaccin et le second une injection intramusculaire. Des visites étaient effectuées trois jours et deux semaines après chaque injection afin de vérifier la tolérance des volontaires à la préparation et mesurer leur réponse immunitaire.

"La voie intradermique permet une injection dans la zone de la peau la plus propice à l'induction d'une réponse immunitaire", a expliqué le Pr Delfraissy. Lors des essais, cette réponse immunitaire dirigée contre le VIH était statistiquement similaire dans les deux groupes, mais nécessitait toutefois cinq fois moins de produit quand l'injection était faite par voie intradermique.

"Ces résultats sont encourageants. On peut en effet envisager à terme de mener un essai à plus large échelle par voie intradermique. Les expériences sont encore assez faibles dans ce domaine", a poursuivi Jean-François Delfraissy. Selon lui, seuls le BCG, la grippe, et notamment la grippe aviaire, ont fait l'objet d'essais de vaccination par voie intradermique à large échelle.