Prise en charge des victimes d’exposition à risque de transmission virale (AES) de type sexuel lorsque le partenaire-source est infecté par le VIH

Une enquête rétrospective a été menée de 2001 à 2007 au CHU Ambroise Paré de Paris afin de décrire les victimes des expositions à risque de transmission virale (AES) de type sexuel, le traitement antirétroviral prescrit, le nombre de consultations et le suivi sérologique.

Entre 2001 et 2007, 458 victimes d’AES ont consulté à Ambroise Paré. Dans 53 cas (12%), le partenaire source était infecté par le VIH. 47 cas ont pu être exploités :
dans 89% des cas, il s’agissait d’hommes âgés de 34 ans en moyenne ;
dans 49% des cas l’exposition avait eu lieu lors de rapports homosexuels (dont 2 avec des transgenres) et lors de rapports hétérosexuels dans la même proportion ;
le délai de consultation était inférieur à 4 heures dans 17% des cas, inférieur à 24 heures dans 70% des cas, un patient avait consulté après 48 heures ;
le nombre moyen de consultations était de 3 ;
36% des partenaires sources suivaient un traitement antirétroviral, 32% avaient une charge virale VIH-1 indétectable, 19% n’étaient pas traités et dans 45% des cas aucune information concernant le partenaire source n’était disponible ;
dans 77% des cas les sérologies hépatite B et hépatite C de la victime étaient connues, 42% étaient vaccinées contre le virus de l’hépatite B (VHB), 1 était porteur d’une hépatite B chronique et 1 porteur d’une hépatite C chronique.

En ce qui concerne la prise en charge de ces victimes :
une trithérapie antirétrovirale a été proposée dans 94% des cas et refusée dans 1 cas ;
dans un cas, le schéma thérapeutique a été modifié pour s’adapter à celui du partenaire-source ;
dans 60% des cas les antirétroviraux ont été pris 28 jours. Aucun effet indésirable grave n’a été noté ;
le suivi sérologique n’ a été fait jusqu’au 4ème mois que dans 17% des cas et 13% des patients n’ont été vus qu’une seule fois ;
aucune séroconversion n’a été retrouvée.

Il ressort de cette étude que pour les rares cas d’exposition à risque de transmission virale de type sexuel mettant en cause un partenaire-source infecté par le VIH, un suivi sérologique n’est effectué que dans 17% des cas. Le traitement antirétroviral prophylactique est pourtant proposé dans 94% des cas et très largement accepté par les consultants.