Moins de 880 ?/mois et jusqu’à moins de 733 ?/moisIl faut bien définir un niveau à partir duquel la pauvreté s’installe pour durer comme il faut définir un autre niveau à partir duquel la richesse commence à prendre de l’importance. A partir des niveaux de pauvreté ou de richesse, les évolutions sont continues, progressives, représentants des états figuratifs voire statiquement représentatifs de groupes de populations se situant au delà de ces deux niveaux. L’INSEE représente ces niveaux par des seuils, alors que ce ne sont pas des franchissements d’états sociaux dans d’autres que ce constitueraient des seuils.
C’est une réflexion sur un article de La Tribune.fr du 21/07/08, «8 millions de pauvres» cliquez ici , qui m’engage à cet article. La définition de ces niveaux ne peut être faite que statistiquement en fonction des revenus, des possibilités d’économie, du coût de la vie et de sa qualité. L’INSEE cliquez ici , définit des revenus déclarés, des revenus disponibles, le niveau de vie, le niveau de vie moyen et médian, le taux de pauvreté. Ce qui est pris en compte dans cette étude se sont les revenus disponibles et le taux de pauvreté.
Les revenus disponibles sont :
les revenus d’activité, les pensions de retraite et les indemnités de chômage, les revenus du patrimoine, les transferts en provenance d’autres ménages et les prestations sociales. Quatre impôts directs sont pris en compte : l’impôt sur le revenu, la taxe d’habitation, la contribution sociale généralisée (CSG) et contribution à la réduction de la dette sociale (CRDS).
Le taux de pauvreté :
correspond à la proportion d’individus dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté définit par l’INSEE et l’Observatoire de la pauvreté et de l’exclusion sociale à 60 % ou 50 % du niveau de vie médian. Le niveau de vie médian, est le niveau de vie au dessus duquel se situe une moitié de la population, l’autre se situant au dessous.
Ce seuil se situe à 880 ? en 2006 sur la base de 60 % pour un taux de 13,2 % soit : 7.862.000 personnes pour 59.471.000. Et à 733 ? sur la base de 50 % pour un taux de 7,1 % soit 4.216.000 personnes .Il y a donc 3.646.000 personnes qui sont entre 7.862.000 et 4.213.000 à gagner entre 880 ? et 733 ?, cette concentration à 100 ? près est considérable, elle montre l’importance d’une augmentation salariale en volume. Ces données ont été mises à jour en juillet 2008. Les niveaux de vie moyen et médian en 2006 sont 20.603 ?/an et 17.597 ?/an ce qui donne : 1717 ? /mois, et 1466 ?/mois.
La carte ci contre donne une représentation du niveau de vie médian par département. Cette carte montre de fortes disparités. Le Nord-Pas de Calais 14.200 ?, particulièrement touchés par le chômage, ainsi que la Creuse, l’Aude et le Cantal 13830 et 13910 ? ou se situent une forte proportion de retraités, la Corse avec probablement moins de 13.740 ?. La Seine Saint-Denis, qui fait un peu l’exception en Île de France, le point blanc, avec des niveaux de vie médians du même ordre, présente également un fort taux de pauvreté eu égard aux trois départements que sont les Yvelines, Paris et les Hauts de Seine 20.360 ?/mois.
Les minima sociaux réduisent la pauvreté. La redistribution des revenus s’effectue par les impôts et les prestations sociales. Seuls les impôts directs et les prestations sociales versées en espèces qui ne relèvent pas de dispositions locales, sont appréhendés ici. En moyenne, leur part dans le revenu moyen est peu importante. En effet, les prestations sociales ne représentent que 5,4 % du revenu disponible moyen des ménages. Cependant, pour les ménages sous le seuil de pauvreté, c'est un tiers du revenu disponible qui dépend de ces prestations. Elles permettent ainsi de réduire le taux de pauvreté, et son intensité comme l'illustre la carte du taux de pauvreté par département ci contre France 11,7%, en foncé de 14,6 à 18,8 %, en rouge 11,7 à 14,6 %, en orange 9,5 à 11,7 %, en blanc 5,7 à 9,5 %. Nos impôts servent donc aussi à réduire la pauvreté aux plus malheureux, et c’est bien ainsi, les réduire serait compromettre l’existence des ces personnes.
A titre de comparaison le RMI est de 447,91? pour une personne seule et de 671,87 ? pour un couple, avec deux enfants 803,24 ? et 940,38 ? au premier janvier 2008. Au premier janvier 2006 le RMI était de 433, 06 ? pour une personne seule et pour un couple 649,59 ? sans abattement du forfait logement. L’augmentation a donc été de 3, 43 % sur deux ans, ce qui ne modifie pas ou peu les seuils de pauvreté présentés . Le nombre de bénéficiaires du RMI au 01/01/07 était de 1.229.754, il représente 29,2 % des personnes sous le seuil de pauvreté à 50 %.
La pauvreté ne touche pas de la même façon les différentes catégories de ménage. Les familles nombreuses et monoparentales sont les plus touchées. 30,3 % des personnes vivant au sein d’une famille monoparentale sont confrontées à la pauvreté à un niveau 2,3 fois plus élevé que l’ensemble de la population. Pour les premières, c'est principalement en raison du nombre de personnes du ménage. Pour les secondes, une seule personne apporte généralement des ressources et doit assurer la charge des enfants. Elles représentent 1,6 millions de personnes et sont constituées d’une mère vivant seule avec ses enfants, 85 % de cas, cliquez ici .
Le taux de pauvreté est faible en Alsace, Savoie et Haute Savoie. Pour ces deux départements, le travail frontalier contribue à élever les revenus. L’Ouest de la France est également moins touché par la pauvreté.
De leur côté, les retraités, bien que leurs revenus soient en moyenne moins élevés, sont moins touchés par la pauvreté, en grande partie parce qu'ils n'ont plus la charge des enfants qui ont quitté le domicile familial. Les taux de pauvreté les plus forts 15,4 % se trouvent dans les agglomérations urbaines de plus de 20.000 habitants, hors agglomération parisienne, dans cette dernière, 10,5 % de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté en 2006. La part des personnes pauvres dans les zones rurales est de 12 %. Les ménages les moins touchés par la pauvreté sont les couples sans enfants dont seuls 6,4% sont pauvres.
En termes d’âges 23,2 % de femmes pour 18,9 % d’hommes de 18 à 24 ans vivent sous le seuil à 60 % de la pauvreté, de 24 à 34 ans 12 % pour 9,5 %, et de 55 à 64 ans 9,9 et 10 %. Globalement les femmes sont plus touchées que les hommes.
Cette étude montre de très fortes inégalités de niveau de vie. Des départements sont peu touchés par la pauvreté, les zones blanches sur les cartes, elle est donc inégalement répartie sur notre territoire. Les régions les plus pauvres Nord-Pas de Calais, Creuse Cantal, Aude, Corse, et Seine Saint-Denis, les zones foncées sur les cartes, le sont par suite d’un manque d’industries conduisant à un emploi dérisoire et à un chômage élevé, et aussi comme la Seine Saint-Denis à une application détournée de la loi SRU, conduisant en fait à la présence d’une forte immigration par suite de loyers abordables et des aides sociales des communes du département.
Les familles monoparentales sont vraiment dans la misère, et pour celles qui touchent le SMIC avec des enfants, ces enfants sont des malheureux et commencent leur vie avec un lourd handicap tant sur le plan de leur santé que celui de leur formation à devenir majeurs. Quand on voit, même à Paris, dans certains quartiers des familles logées avec des enfants dans une pièce ou les cafards se complaisants dans l’humidité du logement et ou les toilettes avec lavabos, tenant par miracle à la cloison, sont des lieux insalubres, le plâtre tombant en poussière, séparés par un rideau de la seule pièce ou ces personnes vivent avec un réchaud pour faire à manger, on se demande quelle vie ont ces familles
Je me souviens lorsque j’allais à l’étranger quand je voyais cette mendicité, je me disais pas en France, ce n’est pas possible, et maintenant nous sommes comme les autres, beaucoup de Français mendient, les sans domiciles fixes qui ne sont pas pris en compte dans cette étude n’ont que pour horizon la rue, le métro ou le foyer, et que l’on rencontre au détour couchés dans le renfoncement d’un immeuble. Il suffit de peu de chose, la perte de son emploi, de son logement que l’on ne peut payer et la séparation de la famille que l’on ne peut nourrir, et c’est la déchéance, la rue avec une misère encore plus cruelle. On est parti dans le tourbillon des oubliés sans espoir de sans sortir, on perd ainsi sa dignité et sa santé, ce qui fera l’objet de la seconde partie.
Mar 9 Sep 2008 - 7:52 par sidaventure