La primo-infection VIH ou phase aiguë En l’absence de traitement antirétroviral, l’infection par le VIH évolue en trois phases, la troisième étant le SIDA. Heureusement, grâce aux traitements, la progression de la maladie peut aujourd’hui être freinée et maîtrisée.
1) La primo-infection VIH ou phase aiguë
La phase de primo-infection intervient dans les semaines ou mois qui suivent la contamination. Elle correspond à la période au cours de laquelle le virus se multiplie et se répand intensément dans l’organisme : la quantité de VIH dans le sang est très importante, le nombre de cellules CD4+ chute. Le risque de transmission du VIH lors d‘un rapport sexuel non protégé ou par le sang est élevé (forte quantité de VIH dans le sang, le sperme ou le liquide vaginal).
La primo-infection peut se manifester par des symptômes (50 à 80 % des cas environ) qui peuvent être comparés à ceux de la grippe (fièvre, ganglions sensibles et gonflés, fatigue, sueurs, douleurs musculaires et articulaires, maux de tête et de gorge, maux de ventre…).
On note parfois des troubles du comportement et une raideur du cou. Des rougeurs et des boutons sur le torse, le haut des membres, le cou, voire le visage, peuvent apparaître. De petites ulcérations (plaies, irritations) peuvent toucher la bouche (aphtes), les zones génitales et anales.
Dans la plupart des cas, ces symptômes disparaissent spontanément et la phase de primo-infection passe inaperçue.
Après une prise de risque (rapport sexuel non protégé, partage de seringue…) et face à l’apparition de tels symptômes, il ne faut pas hésiter à consulter.
Attention, un test de dépistage peut être négatif pendant la primo-infection.
Un dépistage précoce de l’infection à VIH permet une meilleure prise en charge à long terme de votre infection.
Par ailleurs, si les symptômes de la primo-infection persistent et/ou si l’immunodépression est sévère (nombre de cellules CD4+ bas), un traitement antirétroviral peut être proposé.
Enfin, en connaissant sa séropositivité au VIH, on peut mieux prévenir les risques de transmission à ses partenaires lors des rapports sexuels.
Il est important de savoir que la phase de primo-infection est un moment à fort risque de transmission du VIH : non seulement l’infection peut être ignorée et on peut donc se croire, à tort, non concerné par le VIH, mais de surcroît, la quantité de VIH dans les sécrétions vaginales et le sperme peut être très élevée.
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La phase chronique Après la phase de primo-infection, l’infection par le VIH évolue vers une phase dite « chronique ».
Durant cette phase chronique, la maladie est « silencieuse » : la personne ne présente pas forcément de symptômes ni de signes particuliers. Pourtant, le VIH est toujours présent dans le sang et dans l’organisme. Il se multiplie et continue à détruire les cellules CD4+.
La vitesse de multiplication du VIH et de destruction des cellules CD4+ varie énormément d’une personne à l’autre : des personnes conservent un nombre de cellules CD4+ relativement important pendant de nombreuses années ; chez d’autres personnes, la maladie VIH évolue plus vite.
Des prises de sang régulières permettent de suivre la charge virale plasmatique et le nombre de cellules CD4+, et de déterminer le moment idéal de début de traitement antirétroviral.
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La phase SIDALa phase SIDA correspond à une maladie avancée, lorsque le déficit immunitaire est sévère (nombre de cellules CD4+ très bas) et que des maladies dites « opportunistes » profitent de cet état de faiblesse pour se développer.
Il existe une longue liste d’infections opportunistes : aspergillose, candidose, diarrhées à cryptosporidies, infection à cytomégalovirus, infection à mycobactéries atypiques, pneumocystose, toxoplasmose…
Ces infections sont dues à des bactéries, des virus, des parasites ou des champignons (mycoses), et peuvent concerner tous les organes du corps. Des tumeurs peuvent aussi être associées au SIDA (lymphomes, maladie de Kaposi).
Les traitements antirétroviraux, en empêchant la multiplication du VIH, permettent de restaurer le nombre de cellules CD4+ , et d’éviter l’évolution vers le SIDA. Tant que les traitements sont efficaces sur le VIH, la personne infectée peut demeurer en phase chronique pendant des années.
Des publications récentes, menées sur plus de quatre années, ont d’ailleurs montré que la survie des personnes atteintes par le VIH ayant un nombre de cellules CD4+ maintenu au-dessus de 500/mm3 (1) et une charge virale plasmatique relativement contrôlée (inférieure à 10 000 copies/ml durant la dernière année écoulée) devenait comparable à celle de la population générale (2).
(1) pendant au moins deux mesures durant la dernière année de suivi et aucune mesure inférieure à 500 /mm3
(2) « HIV-infected adults with a CD4+ cell count greater than 500 cells/mm3 on long-term combination antiretroviral therapy reach same mortality rates as the general population », Lewden C, Chene G, Morlat P, Raffi F, Dupon M, Dellamonica P, Pellegrin JL, Katlama C, Dabis F, Leport C; Agence Nationale de Recherches sur le SIDA et les Hepatites Virales (ANRS) CO8 APROCO-COPILOTE Study Group; Agence Nationale de Recherches sur le SIDA et les Hepatites Virales (ANRS) CO3 AQUITAINE Study Group.J Acquir Immune Defic Syndr 2007 Sep 1;46(1):72-