Co-infections VIH et virus de l'hépatite « Hépatite » est le terme médical désignant une inflammation du foie, aiguë ou chronique. L’hépatite peut être due à un virus (virus de l’hépatite A, B, C ou Delta…), mais aussi à l’alcool, ou encore à des médicaments. Une hépatite grave peut conduire à la destruction du foie et à la nécessité d’une greffe d’un nouveau foie.
De nombreuses personnes atteintes par le VIH sont également infectées par un ou plusieurs virus des hépatites : virus de l’hépatite B (VHB), C (VHC) et éventuellement Delta (VHD). Le virus Delta n’est jamais présent seul : pour être atteint par le virus Delta, il faut aussi être atteint par le virus de l’hépatite B.
De nombreuses personnes sont atteintes par les virus des hépatites sans le savoir. Chez les personnes infectées par le VIH, le dépistage des virus des hépatites est très important. En effet, la connaissance de l’existence d’une hépatite peut permettre une adaptation du traitement, à la fois contre le VIH et contre l’hépatite.
Par ailleurs, le VIH accélère la progression des hépatites, et à l’inverse, les hépatites peuvent aggraver des problèmes liés au VIH ou à ses traitements.
Dans tous les cas, n'hésitez pas à consulter rapidement votre médecin.
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L'hépatite B En France, environ 280 000* personnes sont atteintes d’hépatite B chronique.
Mode de transmission
Comme le VIH, le virus de l’hépatite B (VHB) se transmet par contact sexuel (rapport non protégé), par contact sanguin direct (usage de drogues par voie intraveineuse, partage de matériel souillé par du sang infecté) ou de la mère à l’enfant durant la grossesse (accouchement). Il est très contagieux.
Evolution de l’infection
L’hépatite B est le plus souvent asymptomatique (silencieuse). Lors de la contamination d’un adulte, dans la plupart des cas (près de 90 %), le virus sera éliminé spontanément par l’organisme après la phase aiguë silencieuse. En revanche, lors de la contamination de l’enfant par la mère, les chances de guérison spontanée sont très faibles.
Lorsque l’hépatite B devient une maladie chronique (10 % des cas lorsque l’infection survient chez l’adulte), ses complications à long terme peuvent être graves : cirrhose avec insuffisance hépatique, cancer du foie (aussi appelé "hépatocarcinome").
Il existe plusieurs facteurs pouvant aggraver l’évolution d’une hépatite B chronique active, notamment :
- la consommation excessive d’alcool et la consommation de tabac ;
- la co-infection par le VIH. Le VIH accélère la progression de l’hépatite B ;
- la co-infection par d’autres virus des hépatites.
Enfin, dans moins de 1 % des cas, l’hépatite est d’emblée très grave : elle est dite « fulminante ». Elle nécessite une greffe de foie en urgence.
Traitement
Les traitements permettent de contrôler et limiter l’évolution de l’hépatite B chronique.
Vaccination
Il existe un vaccin qui permet de prévenir l’infection par le virus de l’hépatite B. L’infection par le VIH n’est pas une contre-indication à cette vaccination. Si vous n’êtes pas protégé contre le VHB, parlez-en à votre médecin.
Si vous voulez en savoir plus sur cette infection, nous vous conseillons de consulter « Hépatite Info Service » :
a. par le web: www.hepatites-info-service.org
b. par mail, en posant vos questions;
c. par téléphone, de façon anonyme, confidentielle et gratuite au 0 800 845 800.
*Source : Meffre C, Le Strat Y, Delarocque-Astagneau E, Antona D, Desenclos JC.
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L'hépatite C En France, environ 200 000* personnes sont atteintes par l’hépatite C de manière chronique. Plus du tiers de ces personnes ignore qu’elles sont touchées par cette maladie.
Parmi les personnes atteintes par le VIH en France, environ 30 % sont également atteintes par le virus de l’hépatite C (VHC). Les personnes contaminées après usage de drogues sont les plus concernées par la co-infection VIH-VHC.
Mode de transmission
Le virus de l’hépatite C (VHC) se transmet principalement par contact sanguin direct :
- dans le cadre d’un usage de drogues par voie intraveineuse ou nasale (partage de seringue ou de paille souillée) ;
- dans le cadre d’une piqûre accidentelle par une aiguille contaminée, chez les professionnels de santé ;
- lors de la transfusion de produits sanguins contaminés. Ces produits sont susceptibles d’avoir transmis le VHC avant 1991. Depuis, les contrôles sanitaires sont renforcés et le risque de transmission du virus lors des transfusions est considéré comme nul ;
- des cas de contaminations accidentelles par du matériel d’acupuncture, de piercing ou de tatouage souillé ont été rapportés. Ces pratiques doivent respecter des conditions d’hygiène très strictes (matériel stérile, à usage unique) ;
- lors du partage d’objets pouvant être souillés par du sang contaminé, comme les rasoirs. Des cas de contamination ont également été décrits et ces objets doivent être réservés à un usage personnel ;
- lors des rapports sexuels. La transmission sexuelle du VHC ne doit pas être sous-estimée. Elle peut survenir lors des pénétrations non protégées, en présence d’irritations des muqueuses, d’infections, de blessures et de sang (règles ou autres). Elle est d’autant plus importante qu’il y a co-infection avec le VIH.
- l'infection peut aussi être transmise de la femme enceinte au nouveau-né lors de l’accouchement.
Evolution de la maladie
L’hépatite C évolue en phase aiguë dans les semaines qui suivent la contamination.
Chez 70 à 80 % des patients, la phase aiguë de l’hépatite C est silencieuse, c’est-à-dire qu’elle ne produit pas de symptômes. Chez 20 à 30 % des personnes, des symptômes vont révéler l’hépatite : jaunisse (ou ictère), malaise, perte d’appétit, fatigue. Dans 20 à 30 % des cas, cette phase aiguë sera suivie par une guérison spontanée.
Dans les 70 à 80 % des cas restants, l’infection va devenir chronique. L’évolution de l’hépatite chronique C est très variable d’une personne à l’autre.
Chez 20 % des patients ayant une hépatite chronique C, le VHC va progressivement entraîner une cirrhose qui pourra donner lieu à des complications (décompensation hépatique, ascite, varices œsophagiennes, cancer du foie).
Traitement
Deux traitements sont actifs contre l’hépatite C dont la durée varie, selon les personnes, de six mois (chez celles infectées uniquement par le VHC) à un an et demi.
Ils permettent d’obtenir une guérison de l’hépatite C chez une proportion non négligeable de personnes.
Dans d’autres cas, le traitement permet uniquement de freiner l’hépatite.
Ces traitements peuvent être prescrits au long cours, lorsque l’hépatite n’a pas pu être guérie et que l’on veut freiner l’évolution vers la cirrhose.
Vaccination
Il n'existe pas actuellement de vaccin contre l'hépatite C.
Si vous voulez en savoir plus sur cette infection, nous vous conseillons de consulter « Hépatite Info Service » :
a. par le web: www.hepatites-info-service.org
b. par mail, en posant vos questions;
c. par téléphone, de façon anonyme, confidentielle et gratuite au 0 800 845 800.