Plusieurs associations homosexuelles se sont insurgées contre le lien entre homosexualité et risque de sida établi par la secrétaire d'Etat à la santé Nora Berra, parlant de «stigmatisation» des homosexuels ou d'«incompétence».

La secrétaire d'Etat à la Santé avait affirmé la semaine dernière devant le Sénat, lors du débat sur la loi bioéthique, que «l'homosexualité est un facteur de risque pour le VIH». Lundi, elle a souligné, dans un communiqué, que c'était «bien la notion de "pratiques à risques" qui doit être prise en compte comme facteur de risque du VIH et non pas, évidemment, le fait d'être homosexuel».

Act Up Paris souligne que «c'est la première fois qu'une responsable gouvernementale en charge de la santé stigmatise aussi ouvertement les gays et les lesbiennes».

«Discours de haine»

«Il est inadmissible, relève Act up, qu'elle entretienne jusqu'au Sénat la stigmatisation des homos, alors qu'il est depuis longtemps établi que ce sont ces discours de haine qui favorisent les pratiques à risques».

Act Up relève encore que justifier «l'exclusion de personnes sur la base de leur orientation sexuelle» serait «faire croire aux hétéros qu'ils ne sont pas exposés au risque du VIH».

Yagg, site d'information pour la communauté homosexuelle qui avait pointé le premier dimanche les déclarations faites par Nora Berra mardi devant la commission des affaires sociales du Sénat, souligne pour sa part qu'«un ministre sait mieux que personne que les mots ont un sens et que l'approximation est un luxe qu'il ne peut pas se permettre».

Alexandre Marcel, délégué aux régions de l'Idaho, qui organise la Journée mondiale de lutte contre l'homophobie, s'est de son côté dit «surpris qu'encore aujourd'hui il puisse y avoir dans les ministères des gens qui utilisent des clichés stigmatisant de facto les homosexuels».

«On a une ministre en train de dire "homo=sida", c'est insultant», a-t-il ajouté.