Surinfection, syphilis et hépatite C
résultats d’études



Surinfection, des cas qui se sont avérés mortels
Le deuxième congrès de la transmission du VIH, à Washington, a révélé les résultats d'une étude menée auprès de treize couples récemment infectés en Zambie. Sur les 26 personnes suivies, trois individus issus de deux couples différents ont été surinfectés durant la primo-infection de leur partenaire, qui avait été causée par des relations sexuelles avec une troisième personne.

Dans un de ces couples, la charge virale du patient surinfecté a été multipliée par 10, ce qui a entraîné son décès. La partenaire de ce dernier s’est retrouvée elle-même surinfectée et sa charge virale a également connu une augmentation dramatique. Les chercheurs ont conclu que la surinfection peut être plus fréquente chez les personnes qui ne connaissent pas leur statut sérologique. De nombreux chercheurs européens et américains ont établi des cas de surinfection du VIH ces dernières années. Mais cette fréquence reste incertaine – et suscite la controverse. Sébastien Thibert

Séropositifs et syphilis
Selon une étude récente, les séropositifs qui ont déjà eu des épisodes de syphilis doivent être plus suivis en cas de rechute que ceux pour qui c'est la première expérience avec cette ITS. En effet, les cas de neurosyphilis sont devenus problématiques chez les séropositifs parce qu'elles sont plus courantes, et ces neurosyphilis répondent moins bien aux traitements, ce qui risque de provoquer des séquelles plus profondes. Dans une cohorte de 231 personnes, 41 ont développé une neurosyphilis dans un temps étonnamment court : dans la première année et parfois même dans le premier mois. Ce qui contredit la notion souvent acceptée que le processus latent de la syphilis est lent. Cette découverte tend à recommander un suivi plus précis des séropositifs qui ont contracté une syphilis dans un passé même récent. Chez eux, la progression lente de cette ITS semble être l'exception et non plus la règle qu’on observe chez les autres. Les médecins qui suivent des personnes séropositives traitées après une syphilis devraient être attentifs, et l'apparition de maux de tête devrait alerter le patient, recommandent les chercheurs. 29,3% de ces patients rechutent en effet un an après le traitement initial. Yves Lafontaine

VHC et pratiques sexuelles
Une étude allemande soutient que la pénétration anale sans préservatif n'est pas la principale route dans la transmission du virus de l'hépatite C chez les hommes séropositifs. Le fait de sniffer des drogues représenterait un risque beaucoup plus grand, ainsi que les traumatismes au rectum après une relation sexuelle. La pratique du fisting et l'impact des IST localisées au niveau de l'anus représentent un facteur de risque supplémentaire. Les chercheurs n'ont pas complètement expliqué pourquoi la transmission du VHC s’observe chez les homosexuels séropositifs tandis que cette même transmission est plus rare chez les séronégatifs, ainsi que chez les couples hétérosexuels vivant avec le VIH. Mais leur étude a bien démontré que les plus fréquemment infectés par le VHC étaient les hommes séropositifs qui adoptaient des pratiques sexuelles intenses qui durent longtemps, parfois sous forme de baises en groupe, et qui font usage de drogues récréatives ou de gadgets sexuels. Les chercheurs insistent sur le fait que les messages de prévention ne devraient pas se cantonner au seul usage du préservatif pour se protéger de l'hépatite C