Vers un traitement de l’hépatite C plus court et sans interféron ?
Il est jusqu'à présent admis que la pierre angulaire du traitement contre l'hépatite C est l'interféron, qui est administré par voie sous-cutanée et est associé à de nombreux effets indésirables conduisant parfois à l'arrêt du traitement.
Les auteurs de cette étude néo-zélandaise ont évalué la réponse au sofosbuvir, un inhibiteur nucléotidique de la polymérase du virus de l’hépatite C (VHC) administré par voie orale, en combinaison avec soit de l’interféron pégylé pendant une courte période, soit sans interféron du tout.
Le traitement a été administré de manière randomisée en ouvert à huit groupes de patients.Les quatre premiers incluaient un total de 40 patients précédemment non traités et infectés par un virus de génotype 2 ou 3, qui ont tous reçu du sofosbuvir (à la dose de 400 mg par jour en une seule prise) et de la ribavirine (1 000 ou 1 200 mg/j en deux prise en fonction d’un seuil de poids à 75 kg) pour 12 semaines.
Les patients de 3 de ces quatre groupes ont également reçu, de manière randomisée, du Peg-interféron alpha-2a (180 g/semaine) pendant 4, 8 ou 12 semaines, le dernier groupe n'ayant pas de Peg-interféron.
Deux groupes supplémentaires de patients naïfs de traitement et infectés par le virus de génotype 2 ou 3 (20 patients au total) ont également reçu du sofosbuvir, soit en monothérapie pendant 12 semaines, soit en combinaison avec du Peg-interféron et de la ribavirine pendant huit semaines.
Enfin, deux groupes de patients infectés par un VHC de génotype 1 ont reçu une bithérapie sofosbuvir et ribavirine pendant 12 semaines : 10 patients non répondeurs à un traitement antérieur et 25 patients naïf de traitement.
Les résultats sont rapportés en termes de réponse virologique soutenue, 24 semaines (RVS24) après la fin du traitement.
Les 40 patients randomisés pour recevoir un traitement de 12 semaines par sofosbuvir plus ribavirine avec ou sans interféron ont obtenu une réponse virologique soutenue à la semaine 24.
Parmi les 20 autres patients infectés par un VHC de génotype 2 ou 3, les 10 qui ont eu huit semaines de trithérapie ont obtenu une RVS24, ce qui n'était le cas que pour six des 10 patients traités par sofosbuvir en monothérapie.
En ce qui concerne les sujets infectés par un VHC de génotype 1, 21 des 25 patients naïfs de traitement (84 %) et un seul des 10 patients précédemment non répondeurs au traitement ont obtenu une RVS 24.
Les effets indésirables les plus fréquents étaient les céphalées, la fatigue, l'insomnie, les nausées, les éruptions cutanées et l'anémie.
Cette étude suggère donc que la combinaison sofosbuvir et ribavirine pendant 12 semaines, sans interféron, pourrait être efficace chez les patients infectés par un virus de génotype 1, 2 et 3, naïfs de traitement antérieur.