NDRES (AFP) - Les médecins demandaient dimanche des tests supplémentaires après l'annonce selon laquelle un Britannique atteint du virus du sida serait redevenu spontanément séronégatif, une révélation accueillie avec prudence.L'hôpital londonien de Chelsea et Westminster, qui a traité le patient, a confirmé qu'un test pratiqué à l'été 2002 s'était avéré positif, puis qu'un autre, effectué en octobre 2003, avait été négatif.
"Les tests étaient tous les deux exacts", a affirmé une porte-parole, écartant a priori la possibilité d'une erreur de manipulation, d'un échange d'échantillons ou d'erreurs d'interprétation. Le VIH a disparu de l'organisme du patient, mais "je ne peux confirmer qu'il est guéri", a-t-elle ajouté.
L'histoire d'Andrew Stimpston, un Ecossais de 25 ans, a été publiée dimanche dans deux hebdomadaires populaires, le News of the World et le Mail on Sunday.
Le jeune homme n'avait pas pris de médicaments après le diagnostic de séropositivité, son état de santé ne rendant pas un traitement nécessaire.
"Je n'ai aucune idée de la façon dont je me suis débarrassé du virus", a-t-il déclaré au News of the World. "Je ne prenais que des compléments alimentaires pour rester en aussi bonne santé que possible et ne pas avoir de sida déclaré".
"Peut-être que ce sont les gènes de mon système immunitaire. Il est donc important pour moi d'aider la recherche", a-t-il ajouté, espérant "une grande avancée vers un traitement pour tout le monde".
Selon l'hôpital, M. Stimpston aurait en fait décliné, jusqu'à présent, les invitations à subir d'autres tests.
"Nous le pressons d'accepter de venir et d'être testé, pour son propre bien et pour celui de la communauté des patients atteints par le VIH", a insisté la porte-parole.
Le changement de sérologie du patient reste, en effet, un complet mystère pour les médecins britanniques.
Pour le Dr Patrick Dixon, de l'organisation spécialisée Acet, le cas est "très, très inhabituel".
"J'ai entendu bien des anecdotes de ce genre en Afrique, a-t-il commenté sur la BBC, "certaines récemment, mais il est difficile de les vérifier. Celui-ci est le premier cas bien étayé".
C'est aussi un cas potentiellement important, a-t-il espéré, car "il y a peut-être une clé dans son système immunitaire qui pourrait nous permettre de mettre au point un certain type de vaccin".
"Le virus est très complexe et il y a beaucoup d'inconnues sur la façon dont il opère et dont les organismes y réagissent. Si ce cas permettait d'éclairer un peu plus les choses, cela serait d'une grande valeur pour la recherche de traitements", a jugé pour sa part Deborah Jack, la présidente du National Aids Trust (NAT), l'organisation gouvernementale britannique contre le sida.
Le doute paraissait toutefois prévaloir sur l'espoir dimanche, dans l'attente de nouveaux examens.
"Il y a 40 millions de personnes vivant avec le VIH. C'est le premier cas étayé, et je pense qu'il faudrait plus de personnes pour identifier une tendance", a déclaré à l'AFP une porte-parole du NAT.
En France, Act Up a également accueilli avec circonspection la nouvelle, mettant en garde notamment contre les tests dits "faux positifs". On ne peut exclure, a rappelé l'organisation de lutte contre le sida, les rares cas où un test pratiqué sur une personne séronégative est positif.
"En général, les informations importantes sur le traitement de la maladie sont données dans des conférences scientifiques", s'est par ailleurs étonné Jérôme Martin, président d'Act Up en France.
"Il faut être prudent, a dit M. Martin à l'AFP, pour surtout ne pas donner de faux espoirs aux malades. C'est pourquoi on ne doit pas annoncer ce genre de choses sans avancer de facteurs d'explications".
LONDRES (AFP) - Un Britannique, qui avait été déclaré séropositif il y a trois ans, serait la première personne au monde à avoir vaincu naturellement le virus du Sida, a rapporté dimanche l'hebdomadaire News of the World.
En août 2002, Andrew Stimpson, 25 ans, à la suite de tests avait eu la mauvaise surprise de découvrir qu'il était séropositif, mais une nouvelle série d'examens, 14 mois plus tard, a montré que le virus VIH du Sida avait complètement disparu de son organisme bien qu'il n'ait pris aucun médicament, raconte l'hebdomadaire.
Ses médecins sont catégoriques. Il n'y a pas eu mélange de dossiers ou d'échantillons, comme dans deux cas précédents de "guérison spontanée", où il a été impossible de prouver que les tests positifs et négatifs provenaient bien de la même personne.
Maintenant, Andrew Stimpson, un vendeur de sandwichs, qui avait abandonné tout rapport sexuel avec son compagnon, lui aussi infecté, Juan Gomez, un homme de 44 ans, a accepté de devenir un sujet d'études pour aider les chercheurs à trouver un moyen de lutter contre le virus du Sida, a expliqué l'hebdomadaire.
"Je me souviens qu'après la deuxième série de tests, mon médecin est entré dans ma chambre en disant 'vous vous êtes guéri. C'est incroyable. Vous êtes fantastique'", a-t-il raconté.
"C'est vraiment renversant de penser qu'un jour j'étais là à regarder la mort en face et que maintenant je lui ai dit adieu", a ajouté Andrew Simpson, qui après les résultats de la seconde série d'examens avait d'abord pensé poursuivre l'hôpital, avant d'accepter de se mettre à la disposition des chercheurs.
Après enquête, les médecins ont acquis la certitude qu'il s'agissait bien d'un cas de guérison spontanée et le mois dernier Stimpson recevait une lettre de l'hôpital indiquant qu'après des tests ADN, les échantillons de sang étaient bien les siens dans les deux cas.
"Il n'y a eu aucune erreur dans l'étiquettage ou l'examen des échantillons", ajoutait l'hôpital, dont la lettre est publiée par le News of the World et le Mail on Sunday, qui se fait également l'écho de ce cas de guérison.
"Le fait que vous soyez passé d'un résultat positif à un résultat négatif est exceptionnel et remarquable d'un point de vue médical", soulignait le texte.
Stimpson, un Ecossais habitant près de Glasgow, avait subi une série de tests sur le Sida en mai 2002 parce qu'il se sentait faible et fiévreux. Les premiers se révélèrent négatifs. Mais trois mois plus tard, délai normal pour que le virus apparaissent dans le sang, les tests montraient que le vendeur de sandwichs était devenu séropositif.
Comme il n'en était qu'au tout premier stade, aucun médicament ne lui a été prescrit. Les médecins, qui se sont déclarés surpris par son apparente bonne santé, l'ont été encore plus quand des examens de contrôle en octobre 2003 ont révélé que le virus avait disparu.