PMA pour les couples dont l’homme est infecté par le VIH : bienfaits et méfaits des traitements antirétroviraux

Publié le 12/02/2007



Les couples sérodiscordants pour l’infection par le VIH désirant avoir un enfant doivent avoir recours à la procréation médicalement assistée (PMA) afin de minimiser les risques de transmission. Lorsque c’est l’homme qui est infecté, la technique de « lavage du sperme » est utilisée. Cette technique permettrait de faire baisser la charge virale dans le sperme d’environ trois log. Il est donc important que celle-ci ne soit pas trop élevée préalablement.

Les traitements antirétroviraux entraînent une diminution de la charge virale dans le sang et dans le sperme et permettent une optimalisation de cette technique. Mais se pose alors le problème d’éventuels effets secondaires sur les gamètes males avec des conséquences pour la fertilité.

Une étude a été réalisée en Italie afin d’apprécier l’efficacité des traitements antirétroviraux sur la diminution de la réplication virale dans le sperme et leurs effets sur le matériel génétique des spermatozoïdes. Onze patients recevant une trithérapie depuis plusieurs années ont été enrôlés, ainsi que 8 patients naïfs de traitement.

Parmi les patients traités, la charge virale était indétectable dans le sperme dans 7 cas et dans le sang, dans un seul cas. Les profils de résistance au traitement étaient d’ailleurs différents chez un même sujet en fonction de la localisation du virus. Il semble donc y avoir une dissociation de la réponse au traitement en fonction du compartiment concerné. Par ailleurs, la charge virale était positive dans le sang et dans le sperme pour les patients non traités.

La deuxième partie de l’étude consistait en une mesure de la quantité d’ADN mitochondrial dans les spermatozoïdes. Cet ADN mitochondrial est un facteur intervenant dans la mobilité des spermatozoïdes, toute altération de celui-ci, et donc tout dysfonctionnement de la mitochondrie pouvant avoir des conséquences sur la fertilité masculine. La quantité d’ADN mitochondrial était significativement plus élevée chez les patients recevant un traitement antirétroviral que chez les patients non traités (dont les chiffres étaient comparables à ceux d’un groupe témoin, non infecté). Les altérations de la qualité du sperme seraient donc plutôt liée au traitement et non à l’infection virale.

Les traitements antirétroviraux semblent donc avoir une action spécifique sur la réplication virale dans le sperme, sans corrélation obligatoire avec le compartiment sanguin. Cependant, ils auraient également des effets délétères par modifications du métabolisme cellulaire des spermatozoïdes avec des conséquences négatives sur la fertilité.