Traitement de l´hépatite chronique C : le génotype 2 se rebelle

Pr Vlad Ratziu

La réputation du génotype 2 du VHC, très docile dans sa réponse au traitement antiviral, se trouve sérieusement écorchée par cette étude multicentrique américaine. Le but de cette étude était de savoir si un traitement court de 16 semaines était aussi efficace sur l´éradication virale qu´un traitement standard de 24 semaines dans l´hépatite chronique C de génotype 2 (G2) ou 3 (G3). A cet effet, 1465 patients ont été randomisés pour recevoir le traitement court (n=733, 51% de G2) ou le traitement long (n=732, 49% de G2).
Globalement, le taux d´éradication virale était plus faible avec un traitement court qu´avec un traitement long (62% vs 70%, p<0.001) et ceci était dû essentiellement à un taux de rechute plus élevé après arrêt dans le traitement court (31% que dans le traitement long, 18%).
De façon inattendue, alors que les différences étaient modestes pour le génotype 3 (62% traitement court vs 66% traitement long), c´est surtout dans le G2 que le traitement court était particulièrement inefficace (62% vs 75%). A part le génotype, les autres facteurs associés à l´absence d´éradication virale étaient une forte charge virale et la présence d´une fibrose avancée. La tolérance du traitement était similaire dans les deux durées de traitement avec la même proportion de sujets ayant arrêté le traitement. Sur la base de ces résultats, on peut conclure qu´il vaut mieux traiter 24 semaines que 16 semaines les patients infectés par les G2 ou 3. Néanmoins, en cas de mauvaise tolérance, on peut envisager un traitement court sans trop perdre d´efficacité en cas de réponse virologique rapide (PCR indétectable après un mois de traitement) et une faible charge virale de départ. Si pas contre il n´y a pas eu de réponse virologique rapide, il ne faut même pas penser à abréger la durée du traitement.