(Par Sandra BESSON)
SIDA : un traitement plus long pourrait protéger les bébés des mères infectées
Un traitement plus long avec le médicament névirapine pourrait protéger les bébés du virus des mère infectées par le SIDA malgré l'allaitement. Deux études disctinces ont ainsi étudié les effets de l'allaitement sur les bébés des mères infectées ainsi que les effets de ce traitement plus long.
Trois mois de traitement supplémentaire avec le médicament névirapine aident les bébés à écarter le virus du SIDA plus longtemps, et les femmes infectées n’ont pas besoin de se précipiter pour sevrer leur enfant, d’après ce que des chercheurs ont indiqué mercredi.
Des études distinctes réalisées dans deux nations africaines ont répondu à un problème pressant dans les pays en développement, où 200000 enfants attrapent chaque jour le virus du SIDA par le biais du lait maternel de leur mère infectée.
Les médecins cherchent la manière la moins coûteuse de protéger les bébés du virus du SIDA tout en essayant de ne pas décourager l’allaitement, qui protège les enfants d’autres maladies.
Une étude réalisée sur des milliers de bébés au Malawi, a montré que l’ajout de quatorze mois supplémentaires de traitement au névirapine à la thérapie standard –une dose de nevirapine plus une semaine de traitement avec de l’AZT ou de la zidovudine- avait permis de diviser par deux le taux d’infection à 9 mois qui est donc passé à 5.2%.
Le névirapine est vendu sous le nom Viramune par la compagnie privée Boehringer Ingelheim.
Un traitement de quatorze semaines avec du névirapine et de l’AZT ne donnait pas de bénéfices supplémentaires, et pourrait avoir plus d’effets secondaires, d’après ce qu’ont indiqué les chercheurs dans le New England Journal of Medicine.
Dans la seconde étude, conçue pour voir si les bébés sevrés rapidement étaient plus protégés contre le SIDA, une équipe dirigée par le Dr. Louise Kuhn de l’Université de Columbia University a montré qu’il y avait peu de bénéfices à arrêter rapidement l’allaitement pour ces bébés.
Les chercheurs ont étudié 481 bébés de Zmabie dont les mères avaient été encouragées à sevrer leur enfant à quatre mois. Un peu plus de 68% de leurs bébés n’étaient pas infectés par le SIDA à l'âge de deux ans.
Or, parmi les 477 femmes de Zambie qui avaient été encouragées à allaiter leur enfant aussi longtemps qu’elle le désirait, le taux de survie au SIDA était presque similaire, avec 64% des bébés non infectés à l’âge de deux ans.
Mais pour les bébés déjà infectés par le SIDA à l’âge de quatre mois, encourager les mères à arrêter l’allaitement brutalement a conduit à une augmentation du risque de mortalité. Près de 74% d’entre eux sont morts avant leur deuxième anniversaire, alors que parmi les bébés infectés dont les mères ont prolongé l'allaitement, le taux de décès était de 55%.
Les résultats préliminaires de cette étude ont incité l’Organisation Mondiale de la Santé à changer ses recommandations relatives à l’allaitement dans les pays en développement.
« L’étude en Zambie a montré qu’il n’y avait pas de bénéfices liés à l’arrêt de l’allaitement à quatre mois » indique Lynne Mofenson de l’Institut National de la Santé des Enfants et du développement Humain, qui a initié les deux études.
« Mais l’allaitement pose néanmoins le problème de la transmission du VIH et ce que montre l’étude du Malawi pour la première fois c’est que si on donne au bébé de petites quantités de médicaments anti-VIH pendant les quatorze première semaines de sa vie, on peut réduire le risque d’infection au VIH de 50% à neuf mois » a-t-elle indiqué.
« Ces deux études montrent que l’on devrait allaiter le bébé et lui donner des médicaments antirétroviraux pendant au moins 14 semaines ».