Actuellement, 19 médicaments appartenant à trois grandes familles thérapeutiques sont disponibles sur le marché. Pour être efficaces, ils sont associés par deux, trois, quatre… Grâce à ces multithérapies, le virus est devenu pratiquement indétectable chez 60% des patients soignés en France. Ce qui ne signifie pas, loin de là qu’il a disparu de l’organisme. En effet, ces traitements ne parviennent pas à éliminer totalement le virus. Celui-ci se cache dans des « réservoirs », où il se fait oublier.

UN MALADE SUR TROIS VOIT SON TRAITEMENT DEVENIR INEFFICACE

Le virus devient résistant quand les médicaments ne sont pas assez efficaces. Il prend le dessus malgré le traitement. Un malade sur trois en France est désormais confronté à ce problème : après une période de répit, le virus envahit à nouveau son organisme et recommence à détruire son système immunitaire. Les malades sont ainsi de plus en plus nombreux à devoir changer régulièrement de traitement en fonction des résistances du virus et aussi des effets indésirables des médicaments. Plus inquiétant encore : certains patients sont infectés d’emblée par des virus résistants et ont donc moins de possibilités de traitement dès le départ !
Face à ces « échappements thérapeutiques », il faut de toute urgence pouvoir proposer de nouveaux traitements…
Déjà 6% des malades se retrouvent en échec thérapeutique sévère : leur virus a appris à résister à tous les médicaments existants. Leur espoir réside désormais entièrement dans les progrès de la recherche.

AMELIORER LES TRAITEMENTS EXISTANTS ET TROUVER DE NOUVEAUX TRAITEMENTS

De nombreux projets de recherche portent sur l’amélioration des traitements existants : moins toxiques, plus efficaces.
En parallèle, les chercheurs travaillent sur la mise au point de nouvelles familles de médicaments, capables d’attaquer le virus à d’autres étapes de son cycle de réplication. En 2003, ils ont mis sur le marché le premier « inhibiteur de fusion »_ qui parvient à bloquer le virus lors de son entrée dans les cellules. De nombreux travaux de recherche portent actuellement sur des « anti-intégrase », destinés à bloquer le virus avant son entrée dans le noyau de la cellule, afin d’empêcher sa réplication. Des chercheurs testent également des « inhibiteurs de corécepteurs » pour intervenir sur une autre étape de l’entrée du virus dans les cellules.

RENFORCER LES DEFENSES IMMUNITAIRES

Certains scientifiques étudient les moyens de renforcer le système immunitaire des personnes infectées, afin de les rendre capables de résister au virus : c’est l’objet de « l ’immunothérapie non spécifique », qui renforce l’ensemble de nos défenses naturelles, et du « vaccin thérapeutique » qui vise à augmenter les réponses immunitaires spécifiques contre le virus du sida.

C’est sans doute la conjonction de toutes ces pistes thérapeutiques qui permettra un jour de venir à bout d’un virus aussi difficile à combattre que celui du sida. Mais pour faire aboutir au plus vite les travaux les plus prometteurs, les chercheurs ont besoin de moyens très importants !

http://www.sidaction.org/faireundon/donligne/desvirusresistants