Sida: prévention et pénalisation des contaminations aux assises de AIDES

NICE (AFP) - Les 16èmes assises nationales de l'association de lutte contre le sida AIDES se sont ouvertes vendredi matin à Nice, avec comme thème principal la prévention et la pénalisation des contaminations.

Les 350 membres d'Aides vont notamment se concerter sur le cas, inédit jusqu'alors, des personnes condamnées pour avoir transmis sexuellement le VIH/Sida à leur partenaire. Le concept de responsabilité partagée sera au centre des échanges, qui doivent se poursuivre jusqu'à dimanche.

La cour d'appel de Colmar a confirmé en janvier la condamnation à six ans de prison ferme d'un homme de 30 ans qui avait contaminé deux de ses partenaires sexuelles par le virus du sida alors qu'il se savait atteint, suscitant une vive inquiétude chez des associations de lutte contre le Sida.

L'accès aux soins des migrants, les femmes et l'épidémie, la santé des gays figureront également à l'ordre du jour de ce rassemblement, dont l'objectif consiste essentiellement à donner la parole aux personnes séropositives.

"Aujourd'hui tous les feux sont au rouge et l'épidémie est très active", a déclaré au cours de la séance d'ouverture Christian Saout, président d'Aides. "Le premier enjeu est la +disibilité+: on doit pouvoir dire que l'on est séropositif à son partenaire" a-t-il ajouté.

"Plus de la moitié des contaminations se fait par des rapports hétérosexuels, et la demande du port de préservatif n'est quasiment plus refusée. Le problème se situe donc au niveau du dialogue entre les partenaires" a expliqué M. Saout.

Alors que les Alpes-maritimes, deuxième département le plus touché par l'épidémie de sida en France métropolitaine, compte 2.752 cas de séropositifs, "les engagements pris dans ce département ne sont pas à la hauteur des enjeux" a estimé pour sa part Françoise Riedel, présidente de Aides-Alpes-maritimes.

"La lutte conte le sida n'est pas une priorité dans la politique de la ville de Nice", a renchéri Bruno Spires, président de Aides-Rhône Alpes Méditerranée, en présence de l'adjoint au maire de Nice en charge de la santé, Noël Ayraud.

En 2004, la municipalité de Nice a attribué 1.500 euros de financement à l'association, là où Lyon a été jusqu'à 15.400 euros et Marseille 40.000 euros a-t-il ajouté.

Samedi, les participants aux assises d'Aides doivent défiler dans les rues de Nice pour une gay-pride, baptisée "Pink parade".

La France compte environ 100.000 personnes séropositives, infectées par le virus du sida, selon une évaluation officielle publiée en mars.

http://fr.news.yahoo.com/050610/202/4gh3o.html