Contrairement à ce que dit l'association AIDES, non le Cannabis ne soigne pas
Texte d'une personne qui à vécue le mal être du Cannabis...La première foisC'était quand la première fois ?
Je ne me souviens plus.
J'ai voulu faire comme les autres,
pour être bien, pour être pareil.
Qui m'a tendu le premier joint,
était-ce Alain, que j'admirais,
ou Sophie que j'aimais tant ?
Savaient-ils ce qu'ils faisaient ?
Qu'ais-je ressenti ?
J'en garde un souvenir confus.
Rien de vraiment agréable, ni de désagréable.
Peut-être m'y prenais-je mal.
Il faut aspirer plus fort, m'a-t-on expliqué,
retenir sa respiration,
l'effet arrivera.
J'ai vomi cette fois-là.
Pour effacer les quolibets,
ne pas rester en marge,
j'ai recommencé en faisant le dur,
aspiré à m'en éclater les neurones.
Ça y est, je suis comme eux,
semblable aux amis, membre de la bande.
L'effet est arrivé, et je plane pareil,
quittant le vrai pour un voyage hors du corps
pensant que le bonheur était là.
Mais ce bonheur ronge le corps,
corrompt l'esprit,
et brouille la vue...
Et le rêve devient cauchemar,
le cauchemar réalité.
Puis le manque est apparu,
ce vide dans l'estomac,
les pensées qui chavirent
et réclament pitance.
Premiers vols,
premiers délits,
et tout cela pour la blanche,
pour m'envoler une fois encore,
pour planer avant la chute.
J'étais sportif,
j'étais jeune,
j'étais fort,
mais ce jour-là mon corps m'a lâché,
et aux urgences je me suis retrouvé.
Que répondre aux regards inquisiteurs
des médecins, des policiers ?
Que répondre aux regards inquiets
d'un père, d'une mère ?
Comment affronter ce miroir,
qui sans pitié me renvoie l'image d'un jeune vieilli,
aux yeux rouges de démons,
aux narines pincées d'asphyxié ?
Et maintenant,
maintenant que me voilà aux portes de l'enfer,
où sont-ils tous passés
ces amis d'un soir,
ces gens que j'admirais ?
Où sont-ils enfuis,
maintenant que j'ai besoin d'eux ?