La consommation d'alcool n'a pas d'impact sur la réponse au traitement de l'hépatite C
Le traitement de l'hépatite chronique virale C (VHC) a le plus souvent été rapporté comme moins efficace chez les patients ayant une histoire de consommation d'alcool importante.
Néanmoins les effets délétères d'une consommation d'alcool modérée et importante, estimée de manière cumulative, sur l'efficacité d'un traitement associant interféron pégylé et ribavirine (P/R) dans une population prise en charge dans un programme de santé intégré, c'est-à-dire avec un suivi plus étroit, n’ont jusqu'à présent pas été démontrés.
Cette équipe a donc évalué les effets de la consommation d'alcool sur la réponse au traitement dans une cohorte de 421 patients naïfs de traitement antérieur et ayant reçu une bithérapie P/R pour une hépatite chronique virale C entre janvier 2002 et juin 2008. Il s'agissait de malades couverts par un programme de santé intégré, ce qui prend toute son importance aux États-Unis.
Un historique détaillé de la consommation d'alcool a été obtenu pour 259 (61,5 %) des patients éligibles au traitement.
Une consommation régulière d'alcool a été rapportée par 93,1 % des sujets avant que ne soit posé le diagnostic d'hépatite chronique virale C, par 30,9 % après que ce diagnostic ait été posé et avant que le traitement ne soit mis en place, et enfin par 1,9 % des patients pendant traitement et 11,6 % après la fin du traitement.
Un mode de consommation d'alcool important était retrouvé chez 67,9 % des patients, 63,5 % d'entre eux ayant bu plus de 100 kg d'éthanol avant la mise en route du traitement contre l'hépatite C et 29,3 % d'entre eux déclarant s'être abstenus moins des six mois requis avant la mise en route du traitement.
En dépit de cette consommation d'alcool importante, une réponse virologique soutenue a été obtenue chez 80,2 % des patients infectés par un VHC de génotype 2 ou 3 et 45,1 % de ceux infectés par génotype 1, 4 ou 6.
Le profil de consommation d'alcool ainsi que la consommation totale d'alcool n'étaient pas associés aux taux de réponses virologiques soutenues.
Curieusement, l'absence d'abstinence au cours des six mois avant la mise en route du traitement était prédictive d'un taux de réponse virologique soutenue plus faible chez les sujets ayant une consommation modérée d'alcool, mais pas chez ceux ayant une consommation importante.
La reprise de la consommation d'alcool après la fin du traitement a été sans influence sur le taux de rechute virologique.
Cette étude montre donc que la quantité d'alcool consommée avant la mise en route d'un traitement contre l'hépatite C n'a pas eu, dans la population étudiée, d'impact négatif sur la réponse au traitement antiviral.
Une histoire de consommation d'alcool importante ne doit donc pas être considérée comme un frein à la mise en route d'un traitement antiviral.
Les auteurs de cette étude insistent sur le fait qu'il s'agissait d'une cohorte de patients pris en charge dans le cadre d'un programme de santé intégré, impliquant une surveillance plus étroite que la norme ce qui peut expliquer, par exemple, la diminution très importante de la consommation d'alcool au moment du traitement.
Prévention avec Sidaventure, vhc, vih, mst, sida....