Médicaments sous surveillance: Ces conflits d'intérêts entre l'Afssaps et les laboratoires[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]L'Agence francaise de sécurite sanitaire (Afssaps), à Saint Denis.
Trois mois après la divulgation du scandale du Médiator, nous révèlons que la mise en place sur le marché de médicaments à risque a été entachée de conflits d'intérêts...
Ce sont des médicaments qu’il faut prendre soin d’éviter. Après la révélation du scandale du Médiator, l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) a placé, en janvier dernier, une liste de médicaments «sous surveillance». Il y a une semaine, l’UFC - Que choisir est allée encore plus loin en demandant le retrait de certaines de ces molécules jugées «dangereuses». En épluchant les comptes-rendus de réunion et les CV des membres de l’Afssaps, nous avons enquêté sur ces produits pour tenter de comprendre pourquoi ils étaient encore sur le marché. Et comme pour le Médiator, notre enquête démontre que l’histoire de chacune de ses molécules est entachée de conflits d’intérêts.
Suspicion sur tout le systèmeLa commission d’autorisation de mise sur le marché (AMM) de l’Afssaps est au cœur de cette question. C’est elle qui décide du sort des médicaments (lire l'encadré). Depuis 1993, ses membres doivent déclarer les liens qu’ils entretiennent avec les laboratoires pharmaceutiques. Pour la plupart, ils le font. Conformément au règlement de l’Afssaps, ils doivent aussi sortir de la salle des délibérations si le médicament concerné est fabriqué par un laboratoire pour lequel ils travaillent. Ils ne peuvent ainsi pas être juge et partie. Et c’est là que le bât blesse.
Trivastal, Zyvoxid, Arcoxia, Vastarel... La dizaine de médicaments que 20 Minutes a passés au microscope ont tous été validés par des experts qui auraient pourtant dû quitter la salle des délibérations. Nous avons choisi de détailler l’histoire de quatre de ces produits. Aujourd’hui «sous surveillance», ils figurent tous sur la liste de médicaments dont l’UFC - Que Choisir exige le «retrait immédiat». Pour autant, impossible de dire que les conflits d’intérêts sont la seule cause du maintien sur le marché de ces médicaments dits «dangereux». Ils jettent juste un peu plus la suspicion sur un système ébranlé par l’affaire Médiator.
«Il suffit d’une brebis galeuse»«Nos avis sont pris dans la collégialité, nuance Véronique Andrieu, vice-présidente de la commission d’AMM. Il ne s’agit pas de la décision d’une seule personne. Maintenant, on est tous conscients que certains experts ne jouent pas le jeu.» Car la tentation de travailler pour les labos est grande. Et la rémunération alléchante. Selon nos informations, de 2.000 à près de 10.000 euros l'étude clinique. «Il suffit d’une brebis galeuse pour jeter le discrédit sur tout le troupeau sanitaire», critique Gérard Bapt, président de la mission parlementaire sur le Médiator. Mais les brebis galeuses sont partout: A l’Afssaps, mais aussi à l’Agence européenne du médicament. «Oui, il y a des conflits d’intérêts, reconnaît le nouveau directeur de l’Afssaps. Il nous faut maintenant apprendre à les gérer.»
je vous signale que vous avons oublié de dire un truc colossalement intéressant et fondamental, c'est que l'AFSSAPS , compétente en matière d'AMM, est financée à 100 % par des firmes pharmaceutiques....C'EST LA LE CONFLIF d'INTERET.......
Puis il n'y a pas que les membres de l' AFSSAPS les ministres aussi : Xavier Bertrand a autoriser le remboursement du Gardasil deux mois avant que la commission de haute autorité de santé n'autorise la mise sur le marché. Il y a de quoi se poser des questions.Autorisation de mise sur le marché (AMM)Il serait utile de poursuivre l'enquête à l'étage politique. Les pratiques de l'AFSSAPS sont très contestables, en effet. Quel rôle a joué et joue la strate politique sur les mesures laxistes relatives aux mises sur le marché et aux campagnes promotionnelles des différentes médicamentations ? On sait que Xavier Bertrand, ministre de la santé déjà auparavant, a signé une mise sur le marché du médiator, malgré les avis réservés d'experts. On connait la grande "amitié" de Jacques Chirac avec Jean-François Dehecq, patron à l'époque de Sanofi-Aventis, et le lien de Nicolas Sarkozy avec l'univers médical via sa famille. La réforme des retraites a favorisé le groupe d'assurance Malakoff-Médéric, dont un frère Guillaume Sarkozy était alors à la tête ; François Sarkozy, un autre frère, a une activité directement liée aux intérêts pharmaceutiques, tandis que le demi-frère Olivier gère une multinationale de la finance qui trempe dans tout. Par ailleurs François Fillon héberge à Matignon, sous le nom de Miviludes (Mission interministérielle de lutte contre les dérives sectaires) une officine aux méthodes odieuses, dont l'activité principale est de jeter l'opprobre sur toute activité de médecine alternative ou de meilleure compréhension de l'homme, qui pourrait mettre en danger la cotation en bourse des industries pharmaceutiques et psychiatriques.
L'industrie pharmaceutique, avec ses gains annuels énormes, agit activement auprès du monde politique. Celui-ci aujourd'hui essaie de faire oublier son rôle dans les scandales de la santé en pointant du doigt les autres entités responsables. Mais ne les laissons pas distraire notre attention. Les politiques ont une grande responsabilité dans l'état du monde de la santé actuel. Il serait bien d'enquêter à ce niveau-là aussi.
Composée de trente-huit membres, la commission d’Autorisation de mise sur le marché (AMM) de l’Afssaps se réunit toutes les deux semaines environ. Elle a le pouvoir d’autoriser, de renouveler ou de suspendre la mise sur le marché d’un produit. Pour valider leur dossier, les laboratoires doivent présenter un dossier comprenant le résumé des caractéristiques du produit (composition, posologie...), la notice explicative à destination des patients ainsi que son projet d’étiquetage et de conditionnement. Elle est aujourd’hui présidée par le Professeur Daniel Vittecoq.
Lun 4 Avr 2011 - 9:24 par sidaventure